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Les photos exposées ont été "capturées" essentiellement le long du littoral girondin et plus particulièrement au Porge. Une ligne, un horizon, une frontière, symbolisant l’autre coté de mon être. En face, la Guadeloupe, mon père, mes soeurs, mes racines africaines. En tant que métis "ce territoire interfacial constitue un refuge identitaire. Il fait face à cet océan commercial sur lequel ont navigué les bateaux de l’économie de traite. Bordeaux ce port négrier. Ce travail photographique peut être vu comme une plongée dans mon cerveau. L’océan est là, devant, depuis l'enfance. Il n'y a pas de mise en scène. La réunion de l'intime et des drames migratoires. Les traversées, des esclaves ou des antillais contemporains. Alors, comment ne pas voir surgir la frontière tragique, ses noyés quotidiens, ses chants antiques. La porosité niée et combattue, à l'image de notre impossibilité à refouler notre inconscient. Un océan riant des barrières, avalant nos folies jusqu’à l’étouffement, agitant nos estuaires et rivières de ses bras de sel. Il y a aussi, je crois, une histoire plastique, le vent de Magritte, une interrogation sur l'art. Mais avant tout, j'espère une boule de questions sensibles à modeler dans la poche, forcément  emmêlées aux clés de la maison.

 

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